Après une première semaine axée sur la prise en main du site et le défrichage initial des parcelles, l’équipe de TR-Monde a poursuivi sa mission solidaire au Cameroun avec une seconde semaine riche en études techniques, travail de terrain et ajustements opérationnels. Leur objectif pour cette semaine : garantir une autonomie alimentaire à long terme pour un orphelinat et un centre de formation, à travers un système de permaculture durable, expérimenté et adapté.

Lors de cette semaine, une approche scientifique a été apportée au projet avec le dimensionnement des cultures nécessaires en fonction des besoins nutritionnels journaliers des bénéficiaires. La planification a intégré plusieurs facteurs afin d’aboutir à une maille de plantation optimisée : la pente du terrain (réduisant le rendement), la régénération des plantes, leur âge ou encore les associations végétales bénéfiques (comme bananier-taro et arachide-papaye) permettant aux plantes de s’autosuffire en éléments nutritifs.

En parallèle, la suite du défrichage a permis de révéler de nouvelles contraintes naturelles : une forte croissance des plantes sauvages sous climat tropical, de nombreux arbres couchés perturbant l’aménagement et des parcelles accidentées. L’équipe a donc dû ajuster les plans de la zone cultivable, prendre en compte les cultures naturelles et expérimenter de nouvelles méthodes.

Un exemple d’approche écologique et pragmatique de la part de l’équipe : la présence de Chromolaena odorata, une plante indicatrice de la richesse du sol, a été utilisée comme repère pour implanter un compost, à base de végétaux et d’excréments de poules des fermes voisines.

Compost expérimental

Escaliers dans l’allée principale

L’aménagement physique des parcelles a également progressé lors de cette semaine. Pour faciliter la circulation dans les zones en pente, des escaliers ont été construits à partir de matériaux disponibles sur place. Cette initiative vise non seulement à améliorer l’accessibilité aux parcelles pour les récoltes mais aussi à limiter l’érosion en période de pluie. En parallèle, la rigole d’évacuation des eaux pluviales, commencée la semaine précédente, a été étendue pour renforcer la protection des cultures contre les inondations. Ainsi, ces aménagements renforcent
la résilience du système agricole face aux précipitations et contribuent à structurer durablement l’espace de culture.

Un autre défi majeur identifié par les bénévoles : la protection des tubercules contre les ravageurs. Pour y répondre, l’équipe a choisi de tester la citronnelle, une plante locale aux propriétés répulsives naturelles, très odorante, et utilisable pour la cuisine ou la revente. Cette expérience vise à observer l’impact de son intégration sur le rendement des tubercules et sur la biodiversité.

En ce qui concerne l’eau, les relevés visuels ont montré que le cours d’eau adjacent est peu profond, excluant donc les cultures très gourmandes en eau. L’équipe a donc conçu un plan hydraulique basé sur les besoins réels des plantes locales : elles n’ont besoin d’eau que pendant la phase de germination. Ainsi, les membres de TR-Monde ont réfléchi à une pépinière autonome dotée d’un système de récupération des eaux pluviales réduisant la pression sur les nappes d’eaux souterraines.

Dans un contexte d’adaptation constante et de recherche de solutions concrètes, un membre de l’équipe revient sur les ajustements nécessaires et les premiers signes positifs observés :

« L’étude de terrain nous a permis de prendre conscience de plusieurs difficultés qui viennent remettre en question certains plans de départ. Malgré cela, notre planification reste tout à fait viable. L’objectif, maintenant, est de faire en sorte que tous les aménagements prévus soient durables et adaptés à notre système de permaculture. On cherche à optimiser le rendement, même si l’espace disponible est plus restreint que prévu. En tout cas, on est très contents de voir que le travail commence à porter ses fruits. C’est très encourageant pour la suite ! »

Témoignage de Tristan DEMAREST, membre de TR-Monde.

Cette seconde semaine a démontré la capacité de TR-Monde à s’adapter, en temps réel, aux
conditions du terrain, en combinant observations, approche scientifique et solutions locales. Loin
d’être figé, ce projet de permaculture prend forme à travers une démarche collaborative et
durable.

Prochaine étape : les plantations et l’expérimentation de la pépinière ! Suivez la suite de
l’aventure sur Instagram : @trmonde_engees

Article écrit par Yasmine BEN NASR